Laure

Publié le par La rebellion des orphelins

- Allez, raconte commence Miles ! C'est pas possible de se faire désirer autant.

- Ça va. Ça va, répond Rich. C'est juste que cette histoire me fait penser à cette fille que j'aurai pas dû laisser tomber.

- J'en dors déjà...

- Tu dors ou tu écoutes ?

- Faut voir...

 

Bref, en sortant de la menuiserie avant hier, je me suis pris à me ballader dans les bois profonds.

Jusque là, rien d'inhabituel. Et bam, je tombe sur un type qui parlait à un renard.

 

- Quoi ? Mais quel rapport avec une fille ? coupe Miles

- Le début c'était pour que tu suives.

- Eh ça marche bien.

 

Non, allez je vais te conter ce que Milord a raconté au boulot et même exactement comment il l'a conté.

C'est l'histoire de Laure.

 

Elle est belle Laure.

Enfin, c'est surtout qu'elle a ce charme, ce parfum de sexe

Ce parfum qui est tel

Que quiconque s'approche en perd le contrôle

 

On en voit déjà dix, puis cinquante, et là cent

Qui s'attroupent quand elle danse

Et même quand elle danse pas d'ailleurs

 

Autour, tout autour d'elle

Les vautours sur l'hirondelle

 

Elle en profite tranquillement, elle s'en sert de sa magie

Pour arriver à ses fins

Mais attention, c'est jamais des fins malsaines

Et puis, faut pas croire qu'elle vendrait son corps

Non, elle est née comme ça

Elle vit avec

C'est tout

 

Indépendante, forte et bandante

Mais d'une intuition un peu lente

Elle aurait dû s'en douter

 

Quand il est arrivé avec sa petite gueule

Pas comme les autres, il a été patient

Beaucoup de tendresse, des belles histoires en bagage

Et un bon coup

Ah ça

Ils l'auront fait partout

 

Il s'est lassé il parait

Elle veut comprendre, sûre qu'un mal le ronge

Ce genre de maladie qui empêche d'être heureux

Mais pas du tout, il veut être libre, alors c'est sans doute mieux

 

Il s'est lassé, il paraît

Il s'est cassé, elle pleurait

 

Elle aussi elle s'en va claquer des portes, comme ça

Elle met les mains dans ses poches

Et l'insulte

En silence

 

Ça la travaille

En vouloir aux gens ça lui plaît pas

Mais là c'est sûr elle se vengera

D'avoir ouvert le creux de ses bras

Et toute son âme l'aidera dans sa funeste tâche

"Ah l'ingrat, tu verras ton coeur brulera"

 

- Et alors ? Elle étais dégoutée ? Et alors la vie a repris, comme toujours, tente Miles.

- Non, justement ...

 

On appris longtemps après qu'une malédiction frappait un jeune homme pourtant charmant

Courtisé et courtisant, fort séduisant

Mais condamné à vivre seul

Le mal frappait toujours au moment propice

Lorsqu'il allait s'adonner, accompagné, à ses vices

 

Il paraît qu'une ombre, une silhouette terriblement féminine apparaissait

Dansant en transe, transcendant la danse

Et la pièce sentant le rance était imprégnée d'encens

D'un coup comme ça...

 

Sa grâce profonde et sublime

Attirait alors le regard du mâle

Oubliant la femme de chair et de sang

Couchée sur le divan

Et lorsque la danse arrivait à son terme

Ah, le résultat était toujours le même

 

 

Un homme seul dans sa chambre

Criant au pardon et à la frustration

 

Il prie tous les saints d'arrêter de lui donner la leçon

Mais bien trop occupés à regarder l'ombre délicate

Ils n'ont pu entendre le cri désespéré

De l'homme qui aurait pu aimer

 

 

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- Chouette comme histoire

 

PS : La citation "- Chouette comme histoire" permet d'envoyer des fleurs à l'auteur qui n'aura que peu de chances de trouver autre réconfort.

 

Mais ça lui va.

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